Le marché de la viande en mutation.
par Cassart Benoit, le 31 Octobre 2011 09h57
Fédération Nationale du Commerce de Bétail et Viande
Secrétariat : Marché couvert – Zoning de Biron 5590 Ciney
Tel. 0478/27.29.26 Fax. 083/633.346 e-mail : ben.cassart@skynet.be
Communiqué de presse du 24 octobre 2011
Marché de la viande de bœuf : Tout a changé et …cela va changer !
Fatiguant d’entendre journalistes, intellectuels, artistes et écologistes de tous bords crier haro sur la viande bovine…Pas facile de contrer par des messages positifs cette déferlante médiatique basée sur des éléments scientifiques et économiques parfois erronés, obsolètes ou, en tous cas, approximatifs, incomplets et exagérés. L’objet de notre communication n’est pas d’ouvrir un débat scientifique mais d’alerter le grand public sur l’état de délabrement d’une filière économique au bord de l’implosion et sur les conséquences à long terme de cette situation.
1) La viande beaucoup moins chère
Dans ...
Fédération Nationale du Commerce de Bétail et Viande
Secrétariat : Marché couvert – Zoning de Biron 5590 Ciney
Tel. 0478/27.29.26 Fax. 083/633.346 e-mail : ben.cassart@skynet.be
Communiqué de presse du 24 octobre 2011
Marché de la viande de bœuf : Tout a changé et …cela va changer !
Fatiguant d’entendre journalistes, intellectuels, artistes et écologistes de tous bords crier haro sur la viande bovine…Pas facile de contrer par des messages positifs cette déferlante médiatique basée sur des éléments scientifiques et économiques parfois erronés, obsolètes ou, en tous cas, approximatifs, incomplets et exagérés. L’objet de notre communication n’est pas d’ouvrir un débat scientifique mais d’alerter le grand public sur l’état de délabrement d’une filière économique au bord de l’implosion et sur les conséquences à long terme de cette situation.
1) La viande beaucoup moins chère
Dans les années 50, la plus grande partie du budget d’un ménage était consacré à la nourriture et dans le panier de la ménagère, la viande constituait le produit de luxe. Aujourd’hui, la part de l’alimentaire dans le budget des ménages est de moins de 15% et la part de la viande est de l’ordre de 4%. La part de la viande de bœuf est d’environ 1%. Si l’on considère l’inflation entre 1981 et 2011, il faut 225 francs belges d’aujourd’hui ( - 5.5 euros) pour acheter la même chose que ce que l’on pouvait obtenir avec 100 francs belges en 1981. A cette époque, les meilleurs morceaux de bœuf valaient déjà aux alentours de 500 fb le kg et les bovins se vendaient 130fb le KG sur pied comme aujourd’hui. Tout cela signifie que le coût réel de la viande de bœuf a diminué de plus de la moitié pour le consommateur depuis 30 ans ! A cette époque, la viande - souvent produite avec des substances douteuses - jouissait d’une excellente réputation et en manger était un plaisir partagé. Aujourd’hui, malgré le respect et le contrôle rigoureux des normes les plus strictes du monde, son image est continuellement salie et son prix bas en fait un produit d’appel dans les étalages des grandes surfaces.
2) Les couts de productions ont explosés, la relève n’est pas là.
En 1980, une gros tracteur coutait 800.000 FB (20.000 euros) pour 70.000 euros aujourd’hui, une petite voiture 120.000 FB… L’AFSCA n’existait pas et l’Etat finançait tous les contrôles. Les camions roulaient bon marché, les étables construites à bon compte et les législateurs de l’époque n’avaient pas encore inventé des normes couteuses de bien-être animal, d’écologie ou de traçabilité. Cette évolution a conduit les éleveurs à l’obligation d’opter pour des structures de plus en plus grandes et de plus en plus difficiles à reprendre. Ces excès sont tels aujourd’hui que les grosses fermes ne sont même plus rentables pour un jeune qui doit débuter. La grande majorité des exploitations n’ont pas de successeurs et la moyenne d’âge de la profession est de plus de 50 ans. Le même raisonnement peut être tenu pour les entreprises de commerce de bétail et les abattoirs. Alors qu’il y a 30 ans, toutes ces professions nourrissaient son homme, aujourd’hui elles sont en voie de disparition. L’abattage se finançait précédemment rien que par la valorisation du cinquième quartier (cuir, tripes, os…) alors qu’aujourd’hui les abattoirs sont condamnés à financer la destruction de la plupart de celui-ci. Cette situation commence à se sentir au niveau de la diminution du cheptel bovin européen, de la disparition des marchés de bestiaux et de la fermeture de nombreux abattoirs. Les délais de paiement qui s’allongent de semaine en semaine sont une autre illustration de ce profond malaise.
3) Le commerce est devenu le maillon faible.
Quand chaque village comptait 5 ou 6 fermes, quand la majorité des agriculteurs flamands ou hesbignons engraissaient quelques bêtes, quand 80 % de la viande était vendue par des artisans bouchers, la concurrence faisait rage et les marchands de bestiaux comme les chevilleurs avaient de nombreuses solutions à l’achat ou à la vente. Aujourd’hui, tout est cadenassé par quelques grandes surfaces qui distribuent environ 70% de la viande belge. Cette domination a encore été renforcée par les labels de qualité qui sont plus des outils de segmentation et de gestion de marché que la réelle garantie d’une plus-value qualitative. Dans ce système de plus en plus intégré, les délais de paiement s’allongent, les prix sont poussés à la baisse et les chevilleurs n’ont plus qu’un rôle de prestataires de service. Pressés comme des citrons par la grande distribution, ils doivent s’estimer heureux quand ils ont la chance de nouer les deux bouts…
La santé financière de certaines grandes entreprises de viande est l’illustration de ce phénomène qui se répercute sur les engraisseurs et les marchands d’animaux maigres.
4) Le culard : une force mais aussi une faiblesse.
Le secteur belge de la viande a la chance d’avoir le BBB : les éleveurs peuvent en tirer une valeur supérieure à celle des autres races alors que ceux qui en vendent la viande bénéficient de ses excellents rendements qui permettent une valorisation optimale. Le problème est qu’aujourd’hui son prix n’est plus à la hauteur de sa qualité : les couts de production ont augmenté, la consommation de bœuf s’oriente vers des pièces de bœuf plus industrielles (hamburgers, plats en sauce…) et le produit est en marge des standards internationaux. Il est donc difficile à exporter vers des pays qui ont d’autres habitudes alimentaires et qui ne connaissent pas la manière particulière de découper le BBB. C’est donc difficile de faire jouer la concurrence sur le marché, et pas facile de faire monter le prix ; l’abondance de morceaux nobles sur le marché belge et le manque de débouchés à l’exportation pour le bœuf haut de gamme expliquent pourquoi le steak belge est beaucoup moins cher que le français, le moins cher d’Europe ! S’il se confirme à l’avenir que les animaux ordinaires contiennent suffisamment de morceaux nobles pour satisfaire la demande, le culard ne se justifiera plus que s’il produit une quantité plus grande de viande grâce à son rendement carcasse supérieur, son efficience alimentaire et sa croissance rapide.
5) L’Europe ne subsidie plus ses exportations.
Dans les années 80, l’Europe croulait sous les excédants de beurre, de viande et de céréales qui étaient bradées sur le marché mondial grâce à des restitutions. Cela constituait une forme de dumping nuisible aux producteurs des pays pauvres, ce fut une réalité. Quand un ou des films évoquent cette situation en parlant de l’Europe actuelle, c’est de la désinformation ! En effet aujourd’hui, le prix mondial de la viande est à la hausse, l’Europe est devenue importatrice nette et nos exportations européennes se font naturellement malgré un niveau important de taxes à l’entrée des pays tiers. La viande est 30% plus chère au Maroc que chez nous, elle est le double de chez nous en Turquie … Ce sont les taxes imposées par les pays tiers qui maintiennent le prix payé aux producteurs européens à un niveau artificiellement bas ! En Amérique du Sud, chez les principaux exportateurs du monde, les bêtes ordinaires sont aussi chères que chez nous alors qu’il y a une dizaine d’années elle était à peine à la moitié du prix européen. Depuis qu’un accord sanitaire est intervenu entre la France et la Turquie fin septembre, ce sont d’ailleurs des milliers d’animaux qui sortent chaque semaine de l’UE vers les pays du bassin méditerranéen. Les grands abattoirs français craignent la pénurie et font actuellement du lobbying sur le gouvernement pour mettre fin à l’exportation des animaux vivants !
6) Conclusion
La demande mondiale de viande bovine va exploser au cours des prochaines années, c’est une évidence. Après avoir croulé sous les surplus dans les années 80 et avoir vécu un certain équilibre légèrement déficitaire depuis quelques années, l’Europe pourrait connaître un sérieux recul de sa production à court terme. Spécialisée dans cette spéculation depuis des décennies grâce au BBB, la Belgique pourrait saisir cette situation comme une opportunité. Pour cela, il faudrait cesser de décourager les opérateurs de la filière par la création de normes toujours plus strictes. Aussi, sur un marché mondial de plus en plus demandeur, il est probable que la cessation de la production européenne couterait beaucoup plus cher au consommateur européen que l’importation de viande offrant moins de garantie sanitaire ou écologique. L’industrie de la viande et la distribution ont aussi leur rôle à jouer : une augmentation de 1 euro par Kg-carcasse des taureaux culards qui entrainerait une hausse des morceaux nobles de -2 euros par kg (si les bas morceaux ne bougent pas) chez le boucher, permettrait à tous les opérateurs de la filière de retrouver la marge bénéficiaire nécessaire à leur survie. Le consommateur qui reste encore aujourd’hui amateur de bonne viande de bœuf ferait-il l’impasse sur son steak si celui-ci augmentait de 20 centimes (8 fb) ? Ne mange-t-il plus de poisson et ne boit-il plus de bière parce que ces produits ont augmenté au fil du temps ?
Benoit Cassart,
Secrétaire Général
Tel :0478 27 29 26
par Stechou , le 20 Décembre 2024 08h09
N\'est-ce pas la foire agricole à Bruxelles ?? Ou il y a quelque chose en ce moment ??
Enfin c\'est 2 jours...
Il me faut fermer le fond de l’étable pour l’hiver, j\'avais acheté en 2001 un volet
par Pfff, le 17 Décembre 2024 19h07
Génial, on nous paye les vaccins, 3 vaccins en 2 doses chacun. Et cerise sur le gâteau, tout doit être vacciné pour juin !
Personne n\'a encore la réponse de comment vacciner des troupeaux ave
par Benoît GEORGES, le 12 Décembre 2024 12h31
La séance 3 du 12 décembre 2024 de 14h se tiendra en DISTANCIEL uniquement (et non à La Reid)
Le lien Teams de la réunion : teams.microsoft.com/l/meetup-join/19:meeting_ZTljOWU3ZjEtNGRiNi00NjFjLTk3M
par Agence Crelan à Barvaux / Durbuy Finances , le 12 Décembre 2024 10h52
Ce soir, à 20h, ne manquez pas la présentation de l’application Hector Belgique, spécialement conçue pour les agriculteurs. Le créateur de l’application sera présent pour vous expliquer son
par jag, le 10 Décembre 2024 12h43
Allez je me lance, un brin d\'optimisme ?
La monté des prix des vaches grasses fais suite à une tension sur les marchés.
Cette tension n\'est pas dûe à une augmentation de la demande comme lors du
par Benoît GEORGES, le 08 Décembre 2024 21h17
La fin de l’année se profile déjà et le comité de l’AREDB Stavelot-Vielsalm vous invite à sa traditionnelle journée « visite de fermes » le mercredi 18 décembre 2024.
Où ? 10 heures : V
Européen
le 31 Octobre 2011 14h35
A qui la faute d'appauvrir nos marchés et nos marges ? A L'Europe ? Et après via le commissaire du libre échangisme.... Tout part à volo,
Et qui va redresser cette situation ? On constate mais on ne fait rien....;
Le pompier
le 31 Octobre 2011 17h33
Dans Tintin et le lotus BLEU... qui nous communique les atouts de la Chine... et par là même la roue de secours de notre pays, de notre Europe..pour trouver des marchés preneurs pour nos industries avec des contrats royaux...., nous ne sommes pas capables de gérer les finances et les spéculateurs de nos bons produits marqués .
Comment voulez-vous qu'ils s'occupent de notre viande ? C'est riz et caviars pour la délégation et le dessert est en chocolat.... le Belge est encore une fois chocolat bleu pâle ...
Les Bleus d'avant et les verts de maintenant nous mettent dans le ROUGE.
Cotisant
le 31 Octobre 2011 17h54
Rappel à faire à votre syndicat FWA depuis belle lurette et avec Laruelle ... 4 milliards pour Dexia mais pas rien pour les travailleurs ... Rechercher les fraudes ....., taxer les gros ... BLEUS.
www.lefigaro.fr/conso/2011/06/27/05007-20110627ARTFIG00399-prix-les-marges-de-la-grande-distribution-denoncees.php
locale
le 31 Octobre 2011 20h19
Marre dans tous les cas de cette mondialisation et en ce qui concerne la viande de ce qui provient d'Outre Atlantique.
tirelipimpon
le 01 Novembre 2011 15h00
extrait d'un article financier de la chronique agora:
Parce que c’est ainsi que fonctionnent les empires. Ils importent des biens bon marché — et parfois de la devise — de l’extérieur. Qu’ils soient pris en butin ou échangés contre de la devise impériale, l’effet est à peu près le même ; cela sape les industries et les salaires locaux.
La Rome antique importait du blé d’Egypte par bateaux entiers, et le distribuait à ses citoyens (une forme avancée de coupons alimentaires). Résultat : le prix du blé s’est effondré. Les petits producteurs ne pouvaient pas faire concurrence à des céréales gratuites. Ils étaient incapables de gagner leur vie.
Les Romains faisaient également venir des esclaves. Des Romains riches, avec de l’entregent politique, reprenaient les petites fermes et les assemblaient en plantations géantes qu’ils faisaient tourner grâce à l’esclavage. Une fois encore, la main-d’oeuvre locale n’avait plus que ses yeux pour pleurer.
Les choses devinrent si épouvantables pour les petits fermiers qu’ils vendirent leurs enfants en esclavages… puis eux-mêmes. Alertés, les autorités firent paraître un édit qui interdisait aux fermiers romains de se vendre en esclavage. Ils devaient rester sur leurs terres… et travailler.
L’Espagne gérait un empire très différent, à la durée de vie bien plus courte, au 16e siècle. Elle a conquis les civilisations du Nouveau Monde et importé de l’or et de l’argent en quantités colossales. Un peu comme si elle imprimait de la monnaie ! Cet argent facile a rendu les Espagnols riches. Ils l’ont utilisé comme les Etats-Unis utilisent leurs dollars — pour acheter des choses à l’étranger. Les Espagnols ne tardèrent pas à négliger leur propre industrie et leur propre agriculture. Les prix grimpèrent. La classe moyenne espagnole naissante fut étouffée dans l’oeuf.
Les choses sont-elles très différentes aujourd’hui ? Les riches s’enrichissent. Les classes moyennes s’appauvrissent ; elles sont en concurrence avec le pillage impérial — des
par le carolo
le 01 Novembre 2011 18h57
La viande rouge est et restera toujours du lux, les état des 27 ne demande pas mieux qu'on méprise cette marchandise de lux , quand le nombres de kilos par habitant sera dérisoire cela ne pèsera plus dans le salaire de l'ouvrié via index, alors pour les état la main d’œuvre sera encore moins chère, s'il savait nous faire manger des pulpe de betterave pour quelque euro par mois on serait rassasier...